Le SA CCR

ARTICLE RÉDIGÉ PAR Hadrien R.

SA CCR : Une nouvelle méthode standard plus fine et plus exigeante pour le risque de contrepartie. La mesure de la valeur d’exposition pour le risque de contrepartie peut être soumise à 2 approches :
  • L’approche Standard ou l’approche avancée (IMM – Internal Methode Model).
  • Coté Standard l’approche CEM – Current Exposure Method – jusque-là utilisée va êtreremplacée par l’approche SA-CCR suite à l’achèvement des travaux du comité de Bâle 1. Cette dernière devant combler certaines limites de la précédente modélisation : prise en compte des contrats margés – avec échange de collatéral bilatéral – et la prise en compte de la sensibilité de marché face au sous-jacent afin de mieux estimer l’exposition potentielle future.En CEM comme en SA-CCR la valeur d’exposition pour le risque de contrepartie se calcule à partir de 2 éléments :
  • Le cout de remplacement représentant l’exposition courante d’un ensemble d’opération faisant partie d’un contrat cadre.
  • L’exposition potentielle future représentant l'espérance des évolutions positive de l'exposition courante à un an de ce même contrat. Elle dépend des caractéristiques du dérivé auquel on associe un Add On règlementaire.En méthode CEM, la valeur d’exposition pour le risque de contrepartie résulte de la somme entre le cout de remplacement et l’exposition potentielle futur. La méthode SA-CCR reprend un facteur multiplicatif de 1,4 introduit dans la version IMM2.Le cout de remplacement représente la valeur de marché des opérations d’un contrat, pour lesquels on tient compte des éventuels échanges d’appels de marge. La méthode SA-CCR introduit la distinction entre contrats margés et contrats non margés. Pour les contrats margés
la nouvelle méthode intègre pour le cout de remplacement, un floor calculé à partir du Seuil3, du montant minimum de transfert 4 et du montant indépendant de collatéral net 5. L’exposition Potentiel future : représente l'espérance des évolutions positive de l'exposition courante à un an. Elle dépend de la nature du dérivé. En méthode CEM elle se base sur le Notionnel et sur un Add On règlementaire qui dépend : de la nature du sous-jacent et de la maturité du contrat. (Art 274 CRR - Art 298 CRR) En méthode SA-CCR, le calcul de l'exposition potentielle future se fait en segmentant les dérivés selon 5 familles :
  1. les dérivés de taux,
  2. les dérivés de change,
  3. les dérivés equity,
  4. les dérivés de crédit
  5. les dérivés de commodities.
Au sein de chaque famille on détermine le facteur de risque primaire pour chaque dérivé (la devise pour les dérivés de taux, le couple de devise pour les dérivés de change, l’émetteur ou l’indice pour les dérivés equity et crédit et sous type de commodities pour les dérivés commodities). Cette nouvelle approche consiste à calculer une sensibilité de marché règlementaire du facteur de risque primaire afin mesurer plus finement l’évolution future potentielle de l’exposition du contrat. On peut ainsi désormais prendre en compte des hedging éventuel entre deux produits d'un même contrat de sensibilité opposée sur un même risque primaire. En contrepartie les taux d'Add On calculés avec la nouvelle méthode sont généralement plus élevés que ceux déterminés par la méthode CEM. Coté implémentation opérationnelle, la nouvelle méthodologie va nécessiter des évolutions pour les calculateurs mais aussi pour les systèmes Front (Murex, Summit, Calypso...) afin de fournir l'ensemble des nouvelles données nécessaire au calcul. Les enjeux tournent notamment autour de la description des contrats avec appels de marge d'une part et sur la description plus exhaustive des dérivés. Reste au-delà des problématiques opérationnelles pour récupérer les données relatives à la nouvelle méthode de calcul, les limites de cette approche pour le cas de certains produits exotiques notamment ceux pour lesquels il n’est pas évident de déterminer le risque principal. En cas de sous-jacents multi-classes d’actifs, il faut en effet déterminer lequel est plus représentatif. Un certain nombre de difficultés opérationnelles sont ainsi à anticiper sur certains produits exotiques et le régulateur peut encore préciser par d'ici la sortie final du règlement européen les derniers ajustements.
1 La publication finale SA-CCR du BCBS 279 achève la version provisoire de NIMM (Non Internal Methode Model) du BCBS 254. 2 https://www.eba.europa.eu/regulation-and-policy/single-rulebook/interactive-single-rulebook/-/interactive- single-rulebook/toc/504/article-id/1868 3 Seuil : montant au-dessus duquel un appel de marge doit être théoriquement versé. 4 MTA : montant minimum d’appel de marge en dessous duquel il n’y a pas d’échange de collatéral. 5 NICA : écart net entre le montant de collatéral indépendant (hors appel de marge) reçu et le montant de collatéral indépendant versé sur des comptes ségrégués.